Configurer un VPS avec OpenLiteSpeed et LiteSpeed Cache

Connaissez-vous OpenLiteSpeed, LSCache et CyberPanel ? Non ? Alors, si vous voulez booster les performances de votre site — c'est le moment de découvrir ces trois outils…

Cet article prend 17 minutes à lire et comporte 4033 mots.

Êtes-vous à la recherche de per­for­mances pour votre site web ? Soyons hon­nêtes, nous cou­rons tous après la per­for­mance. Alors soit vous avez accès à une solu­tion per­for­mante, soit vous êtes à la recherche d’une solu­tion pour boos­ter les per­for­mances de votre site.

Justement, si je vous demande quel ser­veur web uti­lise votre héber­geur, vous n’en avez peut-être pas la moindre idée…

Après tout, ce qui vous inté­resse, ce sont les per­for­mances. Oui mais voi­là, le ser­veur web est — avec les res­sources du ser­veur (dédié ou VPS) — un des élé­ments les plus impor­tants dans la quête de notre Saint Graal.

Avant d’en­trer dans le vif du sujet, savez-vous ce qu’est un ser­veur web ? 

Lorsque j’ai posé la ques­tion, j’ai eu des réponses telles que « OVH » ou « Infomaniak » ???? Infomaniak et OVH sont des héber­geurs pro­po­sant donc d’ac­cueillir vos don­nées sur des ser­veurs web phy­siques sur les­quels est ins­tal­lé un logi­ciel éga­le­ment appe­lé ser­veur web… et c’est ce der­nier ser­veur qui nous inté­resse aujourd’hui.

Pour faire court, le ser­veur web est le logi­ciel qui gère l’ac­cès à votre site depuis un navi­ga­teur. Il sert à inter­pré­ter la demande de l’in­ter­naute pour lui ren­voyer les don­nées deman­dées, si elles sont effec­ti­ve­ment sto­ckées dans un espace acces­sible, ou pour indi­quer qu’il ne peut pas four­nir ces don­nées à un moment don­né (ce qui donne les pages d’er­reur [ 404 / 410 / 500 / 503… ] que vous avez déjà cer­tai­ne­ment rencontrées).

Alors ? Quel est le ser­veur web pro­po­sé par votre hébergeur ?

Encore aujourd’­hui, d’a­près W3Techs, le ser­veur web le plus uti­li­sé reste Apache, sui­vi de (très) près par Nginx. En troi­sième posi­tion nous trou­vons Clouflare, qui tourne en fait sur une ver­sion cus­to­mi­sée de Nginx. LiteSpeed n’est pas dans le trio de tête, il arrive en qua­trième posi­tion avec un peu plus de 8% d’u­ti­li­sa­tion dans les ser­veurs web iden­ti­fiés. Mais alors qu’Apache a per­du plus de 6% de parts du mar­ché en un an, LiteSpeed a lui, gagné un peu plus de 1%. 

Et voi­là notre chal­len­ger — OpenLiteSpeed — en fait ver­sion open source de LiteSpeed. Moins connu, mais c’est quand même le ser­veur uti­li­sé par O2switch et PlanetHoster, deux héber­geurs très performants.

Nous allons nous inté­res­ser à un envi­ron­ne­ment open source com­plet : un ser­veur web (OpenLiteSpeed), un cache inté­gré au ser­veur web (LiteSpeed Cache) et une inter­face d’ad­mi­nis­tra­tion (CyberPanel), à ins­tal­ler sur un VPS.

Mais avant de voir cet envi­ron­ne­ment, il va falloir…

Choisir son VPS

Pas besoin d’une recherche Google pour devi­ner que le terme VPS va mettre en avant les VPS OVH. 

OVH, Ikoula, LWS, Hostinger et Ionos vont sans sur­prise domi­ner cette pre­mière page. Et ces héber­geurs satis­fe­ront la plu­part de vos besoins. Le VPS à 5€ HT d’OVH est cor­rect, c’est même un des meilleurs choix (de rai­son) en entrée de gamme avec une bande pas­sante de plus du double des offres concur­rentes. J’ai effec­tué des tests avec leur offre Starter, encore moins chère mais avec une bande pas­sante réduite, et les résul­tats n’é­taient, glo­ba­le­ment, pas si mau­vais que ça…

Mais… parce que vous le savez, il y a tou­jours un mais — c’est un autre héber­geur (mon héber­geur) que je vais vous conseiller : Contabo. Pour un cen­time moins cher, vous aurez une confi­gu­ra­tion autre­ment plus mus­clée : 4 vCores, 8Go de RAM, SSD de 200Go et 200Mbps de bande pas­sante. Contre, rap­pe­lons le quand même, 1 vCore, 2Go de RAM, 40Go d’es­pace disque et 250Mbps de bande pas­sante chez OVH. Et les data­cen­ters Contabo sont eux aus­si en Europe, en Allemagne pour être exact. Pour la pro­tec­tion des don­nées et la confor­mi­té au RGPD, dif­fi­cile de faire mieux.

OpenLiteSpeed : le serveur rapide, léger, performant et gratuit

Oui mais, le chal­len­ger, c’est LiteSpeed, pas OpenLiteSpeed… vous l’a­vez cer­tai­ne­ment com­pris, le second est la ver­sion open source du pre­mier. Et dans les headers de votre page, OpenLiteSpeed ren­voie Server: LiteSpeed. Ce qui rend impos­sible le cal­cul de la part de cha­cun de ces deux ser­veurs dans les statistiques.

Il y a bien quelques dif­fé­rences entre les deux, mais ce sont des dif­fé­rences mineures :

  • le cache ser­veur LiteSpeed est plus puissant
  • Litespeed est 100% com­pa­tible avec Apache, OpenLiteSpeed quant à lui se « contente » de la com­pa­ti­bi­li­té avec les règles de réécri­ture (rewrite rules)
  • Les modi­fi­ca­tions requièrent un redé­mar­rage d’OpenLiteSpeed, Quand LiteSpeed les détecte et les applique à chaud
  • OpenLiteSpeed LiteSpeed peut être inté­gré aux inter­faces de ges­tion web DirectAdmin, CyberPanel et aaPanel — LiteSpeed s’in­tègre éga­le­ment à cPanel et à Plesk

Mais pour­quoi s’in­té­res­ser à un ser­veur web à la dis­tri­bu­tion plu­tôt confi­den­tielle, alors que Nginx fait très bien l’af­faire, seul ou cou­plé à Apache ?

Tout sim­ple­ment parce que la force d’OpenLiteSpeed est ailleurs 😉 

  • Avec Nginx, Caddy et Cloudflare Server (qui est une ver­sion modi­fiée de Nginx, ne l’ou­blions pas), LiteSpeed fait par­tie des très (trop) rares ser­veurs web à pro­po­ser le pro­to­cole HTTP/3. Même si ce pro­to­cole n’est pas encore mas­si­ve­ment adop­té côté navi­ga­teurs, il est sup­por­té par Chrome, Firefox et même par Edge !
  • Le cache ser­veur d’OpenLiteSpeed est très per­for­mant — et grâce à l’ex­ten­sion LiteSpeed Cache (dans le dépôt WordPress, nous la ver­rons plus loin dans l’ar­ticle) les per­for­mances sont au moins égales à celles que l’on obtient avec WP Rocket. En apar­té ce cache intègre le bali­sage ESI (uti­li­sé par Varnish Cache, Symfony, Fastly ou encore Akamai).
  • OpenLiteSpeed dis­pose d’une inter­face web native « convi­viale » pour effec­tuer toutes les opé­ra­tions que vous effec­tue­riez en ligne de com­mande pour Nginx ou Apache — nous revien­drons sur cette inter­face dans l’article.

Je vous en par­lais à l’ins­tant, jus­te­ment, de…

L’interface de gestion d’OpenLiteSpeed

C’est un plus et non des moindres, vous n’a­vez pas besoin d’ef­fec­tuer la confi­gu­ra­tion de vos sites, vhosts, lis­te­ners… en mode ligne de com­mande depuis un ter­mi­nal tel que PuTTY. Il suf­fit de lan­cer une console web sur le port 7080 : https:[IP du serveur]:7080. Enfin, si vous êtes accros à la ligne de com­mande… rien ne vous empêche de l’utiliser.

L’intérêt de cette inter­face est moins fla­grant lorsqu’OpenLiteSpeed est cou­pé avec CyberPanel, mais au moins pour visua­li­ser cer­tains réglages ou amé­lio­rer la sécu­ri­té de votre site, c’est sans com­mune mesure avec la ligne de commande…

Interface de gestion d'OpenLiteSpeed
Interface de ges­tion d’OpenLiteSpeed

Tout devient d’un coup bien plus simple… même si, avouons-le, il faut quelques connais­sances de base en admi­nis­tra­tion de site pour mener à bien l’a­jout d’un site web.

LiteSpeed Cache : le cache serveur contrôlé depuis WordPress

Contrairement aux exten­sions géné­ra­listes telles que WP Rocket, WP Super Cache ou W3 Total Cache, l’ex­ten­sion LiteSpeed Cache est dédiée à OpenLiteSpeed (et à LiteSpeed). L’extension inter­agit direc­te­ment avec le ser­veur, ce qui lui per­met d’op­ti­mi­ser au maxi­mum les per­for­mances de votre site.

J’ai effec­tué deux ins­tal­la­tions de base de WordPress : une avec OpenLiteSpeed et LS Cache et une clas­sique avec Nginx / Apache, un cache Nginx et WP Rocket. J’ai ajou­té une image, et ten­té de régler les deux exten­sions de manière simi­laire (com­pres­sion HTML / CSS / javas­cript, CSS cri­tique et javas­cript en mode différé).

Sans cache, la page pèse 143Ko et génère 11 requêtes. Avec WP Rocket, elle ne pèse plus « que » 138Ko et génère 9 requêtes. C’est déjà mieux. Mais avec LiteSpeed Cache, elle tombe à « seule­ment » 118Ko et génère tou­jours 9 requêtes. En ser­vant la page comme « sta­tique » on des­cend même à 94Ko tout en géné­rant une requête de plus, soit 10 requêtes. De quoi dire que LiteSpeed Cache est per­for­mant, en plus d’être gratuit.

Le tableau de bord de l’ex­ten­sion est inté­res­sant quand on pense Core Web Vitals — les signaux web essen­tiels mis en avant par Google pour le classement.

LS Cache - Tableau de bord
LS Cache — Tableau de bord

En 1, les indi­ca­teurs essen­tiels : les images et le CSS cri­tique — l’es­sen­tiel pour un char­ge­ment rapide de la page « visible ».

En 2, le temps de char­ge­ment et le score PageSpeed — deux indi­ca­teurs majeurs des Web Core Vitals.

En 3 et 4, les autres indi­ca­teurs. Tout ce qui est géné­ré via QUIC.cloud, le CDN OpenLiteSpeed / LiteSpeed.

Configurer LiteSpeed Cache

Si je vous dit que l’ex­ten­sion est uti­li­sable telle quelle, out of the box… mal­heu­reu­se­ment non, ce n’est pas le cas. Mais pour autant, pas besoin de sor­tir de Saint-Cyr pour la configurer. 

Si son inter­face est moins moderne que celle de WP Rocket par exemple, elle est plus convi­viale que celle de bien des exten­sions de cache pré­sentes dans le dépôt WordPress, vu qu’on n’est pas agres­sé en per­ma­nence par des pro­po­si­tions de mise à jour vers une ver­sion Pro payante. Et pour cause, il n’y a pas de ver­sion payante.

Voici la page pour les réglages généraux :

Options générales - LiteSpeed Cache
Options géné­rales — LiteSpeed Cache

Sobre, et pré­ré­glée. Vérifiez quand même juste après avoir acti­vé l’ex­ten­sion, cela ne vous pren­dra que quelques secondes et vous ajus­te­rez éven­tuel­le­ment en fonc­tion de vos besoins.

Toutes les autres réglages sont acces­sibles via le menu laté­ral gauche de l’ad­mi­nis­tra­tion WordPress, à l’en­trée LiteSpeed Cache. Vous allez devoir pas­ser par chaque onglet pour régler chaque para­mètre à grands coups de clics. 5 minutes chro­no, dans le pire des cas.

En apar­té, LiteSpeed a éga­le­ment déve­lop­pé des exten­sions de cache pour Magento, Joomla, Prestashop, OpenCart, Drupal 8, XenForo, MediaWiki, Laravel, CS.Cart et Shopware… autre­ment dit, pour cha­cun de ces fra­me­works et appli­ca­tifs, vous tire­rez plei­ne­ment par­ti de la puis­sance d’OpenLiteSpeed. Et vous avez aus­si accès à une API, ce qui fait que vous pou­vez éga­le­ment implé­men­ter une solu­tion pour un tout autre environnement.

QUIC.cloud — le CDN HTTP/3 dédié à LiteSpeed & OpenLiteSpeed

À l’ins­tar de Cloudflare, QUIC.cloud implé­mente le pro­to­cole HTTP/3. Difficile de faire autre­ment, pour le CDN dédié à LiteSpeed et à OpenLiteSpeed. Le tableau de bord est très simple, il y a l’es­sen­tiel et rien d’autre. Son uti­li­sa­tion pour un site WordPress est gra­tuite, pour l’op­ti­mi­sa­tion des images, pour la géné­ra­tion de CSS cri­tiques et pour l’u­ti­li­sa­tion en tant que CDN. Exit les exten­sions d’op­ti­mi­sa­tion d’i­mages, QUIC.cloud gère très bien tout seul.

QUIC.cloud CDN
QUIC.cloud CDN

Activé en deux clics depuis l’in­ter­face de ges­tion du cache dans WordPress, il ne demande que peu de réglages pour être fonc­tion­nel. Vous n’au­rez pas à pas­ser d’é­cran en écran pour figno­ler votre installation.

aaPanel, le panneau de contrôle alternatif

Livré brut de décof­frage, aaPanel est tout aus­si inté­res­sant et gra­tuit que CyberPanel, que nous ver­rons ensuite, mais demande à être confi­gu­ré de part en part une fois ins­tal­lé. C’est un pan­neau de contrôle uti­li­sé prin­ci­pa­le­ment en Asie, où il est ins­tal­lé sur plus de 2 mil­lions de ser­veurs en production.

Le défaut majeur, c’est qu’il faut tout ins­tal­ler et confi­gu­rer manuel­le­ment. Mais c’est aus­si son prin­ci­pal avan­tage. Vous pou­vez ins­tal­ler les appli­ca­tions que vous sou­hai­tez, et uni­que­ment celles que vous sou­hai­tez : pas besoin d’un ser­veur de mails ? Ne l’ins­tal­lez pas. Vous pré­fé­rez aliSQL ou MySQL 8.0 à mariaDB ? Installez la ver­sion que vous sou­hai­tez uti­li­ser, voire les trois si le cœur vous en dit.

Centos est la pla­te­forme native d’aaPanel. Malheureusement, cette dis­tri­bu­tion n’est plus main­te­nue, elle a été aban­don­née au pro­fit de Centos Stream, avec une dif­fé­rence majeure : Centos était une ver­sion sta­bi­li­sée de RedHat Enterprise, alors que Centos Stream sert de labo­ra­toire en incluant les outils qui seront nor­ma­le­ment inté­grés dans la pro­chaine release de RedHat Enterprise.

Je vous conseille d’u­ti­li­ser alma­li­nux ou Rocky Linux, deux dis­tri­bu­tions récentes qui reprennent l’es­prit de Centos et sont 100% com­pa­tibles binai­re­ment avec RedHat Entreprise. Après avoir ten­té l’ins­tal­la­tion sur l’une et sur l’autre, tout fonc­tionne parfaitement.

Vous pou­vez éga­le­ment uti­li­ser aaPanel sur Debian / Ubuntu, mais cer­tains outils (tels que le ser­veur de DNS) ne fonc­tion­ne­ront pas.

aaPanel - Panneau de contrôle
aaPanel — Panneau de contrôle

Vous aurez à ins­tal­ler tout, du ser­veur web (avec au choix, Apache, Nginx ou OpenliteSpeed), le ser­veur de bases de don­nées (MySQL 5.x, 8.0 ou MariaDB), le serveurFTP, PHP, node.js… enfin, vous avez un « conte­neur », libre à vous de le confi­gu­rer en fonc­tion de vos besoins.

Pour ma part, j’aime bien cette approche mini­ma­liste : vous n’êtes pas encom­brés par tout un ensemble d’élé­ments qui ne vous servent pas. Par contre, l’in­té­gra­tion d’OpenLiteSpeed n’est pas aus­si pous­sée que dans CyberPanel : vous allez devoir mettre les mains dans le cam­bouis, aller modi­fier des fichiers de confi­gu­ra­tion sur le ser­veur en mode SSH / CLI. Dommage…

CyberPanel : le panneau de contrôle d’OpenLiteSpeed et consorts

En fait, CyberPanel est l’un des trois pan­neaux de contrôle com­pa­tibles OpenLiteSpeed. Les autres, ce sont DirectAdmin (mais en plus d’être payant, il semble ne pas être aus­si fine­ment confi­gu­rable — de quoi dire « il y a moins bien, mais c’est plus cher… »), et aaPanel.

L’interface est agréable, même si, il faut le recon­naître, elle n’est pas aus­si convi­viale que celle de Plesk par exemple. Disons que l’on se trouve à mi-che­min entre la lai­deur et l’er­go­no­mie cau­che­mar­desque de cPanel et la convi­via­li­té de Plesk. Ni belle ni moche, bien au contraire 😉

Cyber Panel - Panneau de contrôle
Cyber Panel — Panneau de contrôle

Créer un site web et le sécu­ri­ser avec Let’s Encrypt est très facile. Vous choi­sis­sez la ver­sion de PHP (de 7.2 à 8.0), vous pou­vez aus­si déci­der de créer un sous-domaine réser­vé aux emails (mail.votre-domaine.com). Ceci-dit, le SSL pro­po­sé pour la créa­tion d’un domaine (ou d’un sous-domaine) n’est pas un wild­card sécu­ri­sant les domaines de niveaux infé­rieurs. Pour chaque sous domaine créé (dont celui réser­vé aux emails) il va fal­loir sécu­ri­ser avec Let’s Encrypt.

Création de domaine dans CyberPanel
Création de domaine dans CyberPanel

Cerise sur le gâteau, après avoir créé votre pre­mier domaine, vous pour­rez créer un sous-domaine (via la même inter­face, CyberPanel ne fait pas la dif­fé­rence, a prio­ri) dédié à l’ac­cès à CyberPanel, en mode HTTPS sécu­ri­sé par un cer­ti­fi­cat Let’s Encrypt. Il suf­fi­ra, après avoir créé le sous-domaine, d’al­ler, dans le menu laté­ral, à SSL > Nom d’hôte SSL et de géné­rer un cer­ti­fi­cat. Accéder à son pan­neau de contrôle via https://cyberpanel.mondomaine.com:8090/ c’est quand même plus propre que l’ac­cès via une URL en HTTPS non valide (auto-signé).

L’installateur d’ap­pli­ca­tion est plu­tôt basique mais s’en sort bien : l’ins­tal­la­tion est propre, avec la der­nière ver­sion de WordPress, sans ajout aucun, si ce n’est LiteSpeed Cache, mais c’est annon­cé dès le départ. Et bien sûr, en anglais, il fau­dra donc pas­ser par les réglages géné­raux pour avoir une inter­face et des réglages internes (date, heure, mes­sages…) adap­tés à une audience française.

CyberPanel - Installateur d'applications
CyberPanel — Installateur d’applications

J’ai créé le site de démo avec cette interface :

CyberPanel - Installer WordPress
CyberPanel — Installer WordPress

En plus de l’ins­tal­la­teur (qui nor­ma­le­ment, ne devrait pas ser­vir tous les jours), vous trou­ve­rez dans CyberPanel un autre outil beau­coup plus utile si vous gérez une lettre d’in­for­ma­tion : un outil inté­gré de ges­tion d’email marketing.

Outils pour lettre d'information - CyberPanel
Outils pour lettre d’in­for­ma­tion — CyberPanel

Je ne l’ai pas encore tes­té, mais ça ne sau­rait tar­der — et si l’es­sai est concluant, je n’en ser­vi­rai pro­ba­ble­ment pour mes lettres d’information.

Les performances d’OpenLiteSpeed avec CyberPanel

J’ai fait poin­ter un sous-domaine vers le ser­veur pour effec­tuer mes tests. J’ai ensuite migré mon blog pour avoir une base « en condi­tions réelles ». La seule modi­fi­ca­tion appor­tée, c’est le pas­sage de WP Rocket à LiteSpeed Cache. Le résul­tat est sans appel ! Surtout, sou­ve­nez-vous, que la confi­gu­ra­tion du VPS de test est bien infé­rieure à celle de mon héber­ge­ment actuel.

Intéressons-nous tout d’a­bord aux tests GTmetrix : 

Performances Tout sur WordPress avec Nginx + Apache
Performances Tout sur WordPress avec Nginx + Apache
Performances Tout sur WordPress avec OpenLiteSpeed
Performances Tout sur WordPress avec OpenLiteSpeed

Page plus légère (un gain d’un peu plus de 10%), temps de réponse infé­rieur, char­ge­ment plus rapide (gain de 30%), meilleurs Core Web Vitals… tout est dit, je n’ai rien à ajouter.

La sécu­ri­té n’est pas en reste, vous note­rez le A+ dans le test Qualys / SSL Labs :

Test Qualys SSL Labs
Test Qualys SSL Labs

Alors bien sûr, j’ap­plique ma sauce per­so pour obte­nir ce résul­tat, mais si je peux le faire (et quel que soit l’en­vi­ron­ne­ment : Plesk, cPanel, CyberPanel… ), vous pou­vez le faire aussi.

Avec mon VPS kim­su­fi (pour les tests tout au moins), son vCore et ses 2Go de RAM, je passe 450 visites (de la page d’ac­cueil d’un site WordPress de base) en 15 secondes, soit 30 pages ser­vies par seconde. Pas si mal, même si je remarque que les per­for­mances ne sont pas linéaires, en grande par­tie à cause du ser­veur, peu puis­sant, avec une bande pas­sante assez faible, et non garan­tie. N’empêche, même en divi­sant par 3, on reste sur du 10 pages par seconde, soit 600 pages par minute, 3600 par heure… j’ai de la marge vu mes stats 😐

Charge supportée par OpenLiteSpeed
Charge sup­por­tée par OpenLiteSpeed

Un retour rapide sur la bande pas­sante : les 100Mbps que vous offrent les offres d’en­trée de gamme ne per­mettent pas des per­for­mances extra­or­di­naires. 100Mbps équi­valent à 12,5Mo. Pas à 100Mo.

Vous divi­sez la bande pas­sante maxi­male par le poids de la page, et vous obte­nez gros­so modo le nombre de pages que peut ser­vir votre VPS en 1 seconde. 

Donc pour 100Mbps et une page de 500Ko : 12,5Mo / 0.5Mo vous ne ser­vi­rez jamais plus de 25 pages par seconde. Si votre page pèse un bon Mo (ce n’est pas si rare), faites le calcul…

Théoriquement, parce que la bande pas­sante n’est pas le seul fac­teur à prendre en compte. Le nombre de CPU, la puis­sance de chaque vCore, la mémoire, les disques, le temps de réponse du ser­veur… tout est impor­tant. D’où l’im­por­tance d’op­ti­mi­ser vos images et vos pages plus généralement.

Installer OpenliteSpeed sur votre VPS

Deux types d’ins­tal­la­tion sont pos­sibles : soit un pack OpenLiteSpeed / PHP / MariaDB / WordPress via le script ols1clk.sh, sans Cyberpanel, mais il va nous man­quer des briques logi­cielles telles qu’un ser­veur DNS, un ser­veur FTP et un ser­veur d’emails, ou via CyberPanel, avec tout ce dont nous avons besoin pour un ser­veur com­plet. Tout dépend de vos attentes.

Installer OpenLiteSpeed sans CyberPanel

OpenLiteSpeed n’est pas gour­mand, il doit tour­ner sur un 80486 ou un PowerPC G4 (mais si, vous trou­ve­rez un vieux PC à écran catho­lique catho­dique dans le pla­card à grand-papa pour tes­ter) avec 32Mo de RAM (la norme était plu­tôt de 4 voire de 8Mo) et un disque de 500Mo avec un sys­tème d’ex­ploi­ta­tion vague­ment récent (15 à 20 ans) de type *nix : Unix, Linux, FreeBSD, Solaris, MacOS (au choix : Debian 4+, Ubuntu 8.04+, CentOS 5+, SunOS 5.8+, FreeBSD 4.5+, MacOS 10.3+). Mais bon, atten­tion, c’est la confi­gu­ra­tion mini­male, vous n’i­rez pas très loin avec, et ne comp­tez pas ins­tal­ler MySQL et un ser­veur FTP…

On va dire qu’à mini­ma, un bon vieux Pentium avec 8Go de RAM et un SSD pre­mier prix voire un SATA avec 5Go feront lar­ge­ment l’af­faire et une carte Ethernet 100Mbps, si vous ne vou­lez pas prendre un VPS (1vCore / 2Go / 100Mbps suf­fisent pour ten­ter l’a­ven­ture, mais je vous recom­mande 2 vCores / 4Go de RAM / 200Mbps si vous faites une ins­tal­la­tion qui doit accueillir votre site en production).

Mais quelle que soit la solu­tion rete­nue, n’ou­bliez pas qu’il faut une ins­tal­la­tion fraîche de votre dis­tri­bu­tion linux, sous peine de ren­con­trer des inco­hé­rences lors de l’ins­tal­la­tion d’OpenliteSpeed.

Nous allons suivre l’ins­tal­la­tion sur une dis­tri­bu­tion Debian / Ubuntu. Debian 9, 10, Ubuntu 18, 20… peu importe, la pro­cé­dure est la même.

Une fois logué, en tant qu’ad­mi­nis­tra­teur ou sous votre iden­ti­fiant, vous devrez pas­ser en root ou uti­li­ser la com­mande su, ce qui revient au même.

Ensuite, une com­mande suffit :

wget --no-check-certificate https://raw.githubusercontent.com/litespeedtech/ols1clk/master/ols1clk.sh && bash ols1clk.sh -w

Vous devrez répondre, par Y si vous sou­hai­tez poursuivre :

lancement du script ols1clk.sh
lan­ce­ment du script ols1clk.sh

Quelques minutes plus tard, votre écran va afficher :

installation via ols1clk.sh terminée
ins­tal­la­tion via ols1clk.sh terminée

Voilà, c’est ter­mi­né. Vous n’a­vez pas eu trop mal ? Non ? Alors récu­pé­rons les mots de passe :

cat /usr/local/lsws/password

Les mots de passe sont en clair, entou­rés par des crochets :

Mots de passe OpenLiteSpeed
Mots de passe OpenLiteSpeed

L’identifiant et le pot de passe WebAdmin vous per­mettent d’ac­cé­der à la console d’OpenLiteSpeed (et ne rêvez pas, ce sont les iden­ti­fiants géné­rés aléa­toi­re­ment pen­dant mes tests, le ser­veur a été réins­tal­lé n fois +1 depuis).

Vous pou­vez per­son­na­li­ser l’ins­tal­la­tion en ren­sei­gnant chaque option dans la ligne de com­mande (l’aide pour­rait être utile, elle est acces­sible via la com­mande bash ols1clk.sh --help) :

Options d'ols1clk.sh
Options d’ols1clk.sh

Donc pour ins­tal­ler WordPress en fran­çais depuis la ligne de com­mande, en ren­sei­gnant votre nom de domaine, vous lan­ce­rez plutôt :

wget --no-check-certificate https://raw.githubusercontent.com/litespeedtech/ols1clk/master/ols1clk.sh && bash ols1clk.sh --wplang fr_FR --wordpressplus mondomaine.com

Vous pou­vez éga­le­ment ins­tal­ler OpenLiteSpeed dans un contai­ner Docker, vous trou­ve­rez des images et les ins­truc­tions néces­saires sur le site offi­ciel de LiteSpeed.

Installer CyberPanel (avec OpenLiteSpeed)

CyberPanel intro­duit des contraintes en termes de dis­tri­bu­tions Linux com­pa­tibles : CentOS 7 & 8 (mais que nous allons lais­ser de côté, vu que même CentOS 8 n’est plus main­te­nu depuis le 9 avril 2021) et Ubuntu 18 & 20. Nous pou­vons par­tir sur une Ubuntu Server 20.04.2 LTS (Long Term Support) qui sera main­te­nue jus­qu’en avril 2025. À toutes fins utiles, vous pou­vez la télé­char­ger ici : Get Ubuntu Server.

Une fois votre dis­tri­bu­tion ins­tal­lée, loguez-vous et pre­nez le contrôle avec su. Il n’y a pas grand chose à faire, juste lan­cer cette ligne de commande :

sh <(curl https://cyberpanel.net/install.sh || wget -O - https://cyberpanel.net/install.sh)

Vous aurez à répondre à quelques ques­tions, mais vous devriez vous en sortir :

Installation de CyberPanel avec OpenLiteSpeed
Installation de CyberPanel avec OpenLiteSpeed

Il ne reste plus qu’à attendre la fin de l’ins­tal­la­tion, plus ou moins long­temps en fonc­tion de votre VPS.

Fin d'installation - CyberPanel
Fin d’ins­tal­la­tion — CyberPanel

il ne vous reste plus qu’à relan­cer le ser­veur, tout est main­te­nant en place.

Mise à jour d’OpenLiteSpeed

Dans le cas où OpenLiteSpeed ne serait pas à jour, il est tou­jours inté­res­sant de pas­ser à la der­nière ver­sion pour pro­fi­ter des cor­rec­tions et des nou­velles fonctionnalités.

Nous allons d’a­bord mettre actua­li­ser le fichier de dépôt debian :

wget -O - http://rpms.litespeedtech.com/debian/enable_lst_debian_repo.sh | sudo bash

Ensuite, ouvrez le fichier lst_debian_repo.list avec vim :

vim /etc/apt/sources.list.d/lst_debian_repo.list

Décommentez la seconde ligne (x pour sup­pri­mer le # puis :x pour enre­gis­trer et sor­tir). Puis lan­cez cette ligne de commande :

apt update && apt upgrade

Une fois la mise à jour ter­mi­née, ren­dez-vous dans les outils d’ad­mi­nis­tra­tion d’OpenLiteSpeed :

cd /usr/local/lsws/admin/misc

Puis lan­cez une com­mande pour défi­nir l’i­den­ti­fiant et le mot de passe de la console web d’OpenLiteSpeed :

./admpass.sh

Voilà, le sys­tème est en place, et à jour, vous accé­dez à CyberPanel sur le port 8090 et après avoir ajou­té une règle au pare-feu, vous accè­de­rez à l’in­ter­face d’ad­mi­nis­tra­tion d’OpenLiteSpeed via le port 7080.

Il ne reste plus qu’à confi­gu­rer l’en­semble avant de pro­fi­ter plei­ne­ment de votre nou­veau serveur.

En tout pre­mier lieu, ins­tal­lez le pare-feu (CSF) ain­si que ModSecurity. Les deux sont acces­sibles dans l’on­glet Sécurité de l’in­ter­face (menu laté­ral gauche), et s’ins­tallent en un clic.

Ajoutez le port 7080 à la liste des ports auto­ri­sés, vous en aurez besoin pour accé­der à la console OpenLiteSpeed.

CyberPanel - CSF (pare-feu)
CyberPanel — CSF (pare-feu)

Voilà, vous avez un ser­veur web com­plet (web / ftp / emails) confi­gu­ré, prêt à ser­vir ! Il ne reste plus qu’à créer votre pre­mier domaine, à ajou­ter un accès FTP si besoin, un email…

Le mot de la fin

J’ai redé­cou­vert OpenLiteSpeed en cher­chant des solu­tions alter­na­tives à Plesk, que j’u­ti­lise depuis quelques années déjà.

Vais-je moi-même pas­ser à OpenLiteSpeed ? Oui, sans hési­ter ! Pour le moment, c’est plus une ques­tion de temps dis­po­nible et de prio­ri­tés qui me retient.

[ Mise à jour — juillet 2022 ] Configurer un ser­veur pour un site en pro­duc­tion ne s’im­pro­vise pas, cela demande un cer­tain inves­tis­se­ment en temps et en tests (je n’ai pas de com­pé­tences innées, hélas), j’ai donc ten­té, tes­té, retes­té, véri­fié, revé­ri­fié… et mes deux sites phare sont désor­mais sous OpenLitespeed : Tout sur WordPress, sur lequel vous êtes actuel­le­ment, et Alla Tavola di Cescato — Cucina ita­lia­na e caf­fè, un blog de recettes (ita­liennes). Ainsi que mes réa­li­sa­tions les plus récentes, comme le site d’une piz­ze­ria locale : Zio Enzo. Et je compte pour­suivre la migra­tion au fil du temps, en fonc­tion de mes impé­ra­tifs pro­fes­sion­nels et familiaux.

Et vous, allez-vous ten­ter OpenLiteSpeed, avec ou sans CyberPanel ? Ou peut-être avez-vous déjà migré vers ce ser­veur web… Pour par­ta­ger votre expé­rience, direc­tion les commentaires !

Les chiffres clés : 

  • 26 réponses au son­dage dans Fans de WordPress sur Facebook
  • 20 ins­tal­la­tions / réins­tal­la­tions de la dis­tri­bu­tion, d’OpenLiteSpeed, de CyberPanel, d’aaPanel… ou peut-être plus
  • 40 heures, à la louche (entre les recherches, les tests et la rédaction)
  • 150 révi­sions (avec l’en­re­gis­tre­ment auto­ma­tique désactivé)
  • 120 tasses de café (ou peut-être plus) — mer­ci à ma cafe­tière napo­li­taine trou­vé sur un stand de brocante 😉

Certains liens de cet article sont des liens affi­liés ; c’est à dire que si vous ache­tez en sui­vant un des liens de cet article, vous ne paie­rez pas plus cher, et moi je tou­che­rai éven­tuel­le­ment une petite commission.

2 réflexions sur “Configurer un VPS avec OpenLiteSpeed et LiteSpeed Cache”

  1. SI c’est pas un article com­plet, avec un ton plus que sym­pa et très bien fait, je ne sais pas ce que c’est !
    Je garde le lien (et à cause de toi, j’ai pris 2 ser­veurs M chez Contabo, avec ton lien, j’es­père que tu touches quelque chose !).
    Merci pour ce tra­vail et je clique de suite sur « s’abonner ».

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