Ghost — Une alternative à WordPress ?

Cet article a été écrit en utilisant l'éditeur de Ghost, que j'ai installé après une prise de bec avec Gutenberg. WordPress, c'est top, Gutenberg, c'est joli, convivial mais pas forcément très fiable. Et moi, je suis peut-être un poil susceptible. Mais un poil, alors.

Cet article prend 6 minutes à lire et comporte 1326 mots.

Oui, j’ai com­mis un sacri­lège ! J’ai tes­té Ghost, un CMS tout javas­cript ou presque. Et je m’en suis ser­vi pour écrire un article publié dans un blog WordPress. Mea culpa.

Mais voi­la, j’ai des cir­cons­tances atté­nuantes. Parce que, je vous explique…

Après une année d’at­tente, WordPress 5 est enfin dans les bacs. Avec Gutenberg, sa mise à jour la plus importante.

Mais hon­nê­te­ment, après l’eu­pho­rie des pre­miers jours, des pre­miers essais… je suis loin d’être convain­cu — je dirais même que je suis fran­che­ment déçu.

Gutenberg et les extensions — la source du problème

J’ai la nette impres­sion que WordPress a vou­lu s’a­li­gner sur d’autres pla­te­formes telles que Ghost, Medium ou Wix. Mais il ne suf­fit pas de vou­loir pour pou­voir, hélas !

Bon, pour la créa­tion d’un site d’en­tre­prise, pas de pro­blème, WordPress est tou­jours idéal, mais pour un blog, ça se corse un peu beau­coup (un peu serait, on va dire, un doux euphémisme).

Les exten­sions cen­sées fonc­tion­ner avec Gutenberg ont un fonc­tion­ne­ment erra­tique, et le nombre d’ex­ten­sions com­pa­tibles est bien évi­dem­ment restreint ? 

La ges­tion des liens, par exemple, semble plus simple que celle de l’é­di­teur clas­sique. Mais dès qu’une exten­sion la contra­rie, elle fonc­tionne à son idée, n’accepte plus de gérer le texte du lien et le rem­place par le lien brut, par exemple. 

Je véri­fie la com­pa­ti­bi­li­té annon­cée de l’ex­ten­sion : 5.0.2 ? Aïe. Ça fait mal. Je désac­tive l’ex­ten­sion fau­tive et je ne garde que Gutenberg ? Ou je garde mon exten­sion — utile — et je repars vers l’é­di­teur historique ?

Pour la ges­tion des images, c’est un peu le même cas de figure. Ça fonc­tionne… ou pas selon le cas. C’est un pro­blème avec les liens qui m’a ini­tia­le­ment moti­vé, mais à plu­sieurs reprises, j’ai eu des bugs liés aux fichiers média.

Par exemple, après avoir insé­ré dans l’ar­ticle les images via Gutenberg, lors de la mise à jour, l’é­di­teur ne vou­lait plus les inté­grer telles quelles et me deman­dait de résoudre des pro­blèmes de blocs… pas enga­geant pour deux sous.

Et même si, à nou­veau, ce n’est pas direc­te­ment Gutenberg qui est en cause, mais une exten­sion cen­sée fonc­tion­ner avec, c’est désagréable.

Je suis peut-être sus­cep­tible — ça reste à démon­trer — mais si je le suis un peu, Gutenberg l’est beau­coup. Susceptible, ou para­noïaque, ou psy­cho-rigide, enfin bref, pas conci­liant du tout.

Parce que d’un point de vue pure­ment tech­nique, j’en­tends par là au niveau de la vali­di­té du code HTML, il n’y a pas de pro­blème. Mais lui ne l’en­tend pas de cette oreille. Ce n’est pas SON code, alors ça ne lui va pas.

Alors en déses­poir de cause, j’ai déci­dé d’al­ler voir ailleurs si l’herbe était plus verte. Oui, je sais, elle est tou­jours plus verte dans le jar­din du voi­sin — mais si ce n’é­tait pas une illu­sion, pour une fois ?

Et me voi­la embar­qué dans l’ins­tal­la­tion et la confi­gu­ra­tion de Ghost, l’une des alter­na­tives à ce bon vieux WordPress.

Ghost — de l’installation à la déception

Première étape, l’installation

Si l’ins­tal­la­tion de WordPress est rela­ti­ve­ment rapide et aisée, celle de Ghost néces­site quelques connais­sances tech­niques. On n’est plus sur du PHP / MySQL, mais sur du node.js — et très hon­nê­te­ment, sur mon ser­veur Plesk, je ne sais pas trop ce qu’il y a sous le capot de Ghost. Tout ce que je sais, c’est que j’ai ins­tal­lé node.js, Docker, et qu’en­suite, tout est allé très vite. Vite. Très vite. Enfin bref, moins d’un quart d’heure plus tard, mon blog était ins­tal­lé, et je foui­nais dans l’ad­mi­nis­tra­tion pour com­prendre un peu les rouages de ce CMS.

Deuxième étape, la prise en main

Rien de trans­cen­dant, une inter­face hyper simple, facile à com­prendre et à uti­li­ser pour un débu­tant. Mais un peu dérou­tante par rap­port à celle de WordPress. Hé oui, quand on est habi­tué à la com­plexi­té de WordPress, on est un peu désorienté.

L’interface d’ad­mi­nis­tra­tion

Par exemple, pas de sélec­tion de l’en­semble des articles livrés en stan­dard lors de l’ins­tal­la­tion. Pour les sup­pri­mer, j’ai ouvert cha­cun d’entre eux, je les ai manuel­le­ment sup­pri­més via la barre laté­rale acces­sible via l’i­cone des réglages, en haut à droite.

Troisième étape, la rédaction d’un article

Pour rédi­ger un article, on est dans du Gutenberg like, avec une barre d’é­di­tion hyper réduite. 

La barre d’ou­tils flot­tante de Ghost — un air de famille avec Gutenberg ?

Pour insé­rer une image, il suf­fit de la tirer depuis son dos­sier jus­qu’à l’é­cran… pas spé­cia­le­ment com­pli­qué ! Par contre, il est pré­fé­rable d’op­ti­mi­ser l’i­mage avant de l’in­sé­rer, parce que je n’ai pas connais­sance d’ou­til d’op­ti­mi­sa­tion inté­gré à Ghost ?

Autrement dit, une fois qu’on s’est fait la main, c’est génial. D’autant que Ghost gère nati­ve­ment la syn­taxe Markdown.

Le texte entre deux ~ : ~~texte~~ par exemple, est bar­ré, comme ici : texte.

Entre deux =, comme ==mark== par exemple, il est mis en sur­brillance avec le tag HTML mark.

Et insé­rer un bout de code dans l’ar­ticle ne pose pas non plus vrai­ment pro­blème, il suf­fit de mettre le code entre `et ` , ou, pour un bout de code, entre les lignes ```php et ``` par exemple, pour du PHP — on obtient le ren­du suivant :

Rendu d’un bloc de code dans Ghost

Peut-être un poil plus com­plexe qu’a­vec WordPress, mais bien plus puis­sant. Et avec l’ha­bi­tude, écrire un article, même tech­nique, devient un jeu d’enfant !

Et le ren­du n’est pas mal non plus :

Rendu de l’ar­ticle avec Ghost

Jusqu’ici, tout est rose, trop rose même pour n’être que rose. Ghost, c’est génial, mais il y a aus­si la face cachée du CMS, nous allons donc pas­ser en revue…

Les inconvénients

Ghost ne gère pas nativement les commentaires

Premier point noir par rap­port à WordPress, pas de sys­tème de com­men­taires inté­gré ?. On a beau râler après, parce que, parce que — en fait, je le trouve génial, le sys­tème de com­men­taires de WordPress — donc on a beau râler pour râler, ou à la rigueur, parce qu’en bon fran­çais, on ne peut pas s’en empê­cher, ils ont le mérite d’exister. 

Alors qu’a­vec Ghost, pour les com­men­taires, il faut pas­ser par Disqus. Oops. Beurk, dirait ma fille, Valentine (je la comprends ?). 

On trouve moins de thèmes que pour WordPress

Les thèmes. On en a beau­coup moins que pour WordPress. Mais ça, ce n’est pas rédhi­bi­toire. C’est juste ennuyeux. Après tout, rien ne vous nous empêche d’en créer un. Même si créer un thème, c’est pas fran­che­ment ma tasse de thé (enfin, si, parce qu’entre thé et café, le choix est vite fait).

What else? Honnêtement, je ne sais pas, mais je ne cherche pas non plus la petite bête. 

En conclusion

Ghost est bien sym­pa, tout dépend de l’u­sage qu’on veut en faire. Pour moi, il manque les com­men­taires et cette « lacune » suf­fit à me faire pré­fé­rer WordPress.

Pour le moment, je vais donc retour­ner à WordPress, en râlant quand même un peu, parce que je ne suis pas content, mais alors pas content du tout du mau­vais tour que nous a joué la team d’Automattic avec son Gutenberg pas abou­ti. Et puis parce que je suis fran­çais. D’origine ita­lienne, oui. Mais fran­çais quand même ? Alors si je ne râle pas, au moins pour la forme… 

Et en cher­chant bien, peut-être que je vais le trou­ver, ce CMS par­fait, open source, avec une com­mu­nau­té active, des thèmes abou­tis, des fonc­tion­na­li­tés inté­res­santes et un édi­teur digne de ce nom. Ou un édi­teur alter­na­tif qui me per­mette de gar­der mon CMS favo­ri sans ses incon­vé­nients, sans pour autant retrou­ver un TinyMCE vieillissant. 

Quoique. Il a bien fonc­tion­né, jus­qu’à main­te­nant. Sans bug par­ti­cu­lier. Et sans se faire remar­quer. Peut-être vais-je ten­ter de rédi­ger mes articles en uti­li­sant un construc­teur de pages. Elementor ? Beaver Builder ? On peut les uti­li­ser pour les articles aus­si. Je vais ten­ter, je vous dirai.

Peut-être que je ne trou­ve­rai pas d’al­ter­na­tive satisfaisante.

Mais au moins, j’au­rai ten­té. Et j’ai bien appré­cié un édi­teur simple et qui fait son job. À bon entendeur…

Et vous, que pen­sez-vous de Gutenberg ? Êtes-vous ten­té d’al­ler voir ailleurs, ou avez-vous enfin l’é­di­teur que vous attendiez ?

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